Les officiels techniques, nos arbitres, nos juges-arbitres, les garants des règles du jeu, ... ces volontaires engagés à différents niveaux du badminton (local, régional, national et international) sont souvent dans l'ombre et consolident pourtant notre beau sport en fournissant un encadrement primordial et nécessaire à toute discipline sportive.

A l'occasion de l'octroi du statut d'arbitre de Haut Niveau attribué à Marc Quiniet et à Aurore Lequatre en juillet 2021 ains qu'à Mélissa Pire en mars 2022 par Madame la Ministre des Sports, nous vous proposons de découvrir le profil de certains de nos arbitres, leur expérience et de vous immerger dans leur leur vécu lors de grandes compétitions !

Affiliée au club de l'Orneau Bad Club, Mélissa Pire est arbitre de Ligue depuis avril 2016. Elle accède au grade national en février 2019 et est désormais accréditée "Arbitre Badminton Europe". Inscrite initialement à une formation arbitrale pour renforcer son club de l’époque (le BC Ecaussinnois) qui recherchait des volontaires pour devenir arbitres de District - actuellement dénommés "Responsables IC" -, l'envie de se lancer dans l’arbitrage lui tenait à cœur depuis un certain temps mais avait été reportée compte tenu de ses études et de ses débuts dans la vie professionnelle.

Soucieuse de faire les choses à fond, elle fait d'une pierre deux coups et s'inscrit directement à la formation d’arbitre de Ligue

Commençant par le minimum de prestations requises, Mélissa multiplie rapidement ses apparitions dans les tournois en tant qu'officielle technique afin de capitaliser de l'expérience. Elle devient arbitre Nationale quelques temps plus tard et ses résultats positifs aux évaluations la pousse à prolonger sa formation. Elle poursuit donc son cursus au niveau européen et passe son assessment en Irlande, en novembre dernier, lors de l'Irish Open en arbitrant les joueurs internationaux tout en passant l’examen pour devenir arbitre européenne accréditée.

Elle nous explique "L'ambiance était très bonne. Comme souvent dans l’arbitrage, les plus expérimentés "coachent" les "petits nouveaux" ou ceux moins expérimentés. Il y a un super esprit de solidarité ! Nous étions 6 candidats : 4 filles et 2 garçons, ce qui est assez rare, vu la majorité masculine présente dans l’arbitrage. Mais c’est bien la preuve que petit à petit les choses tendent à s’équilibrer. J’espère vraiment que cela va continuer. Et je ne parle pas qu'au niveau européen bien entendu."

L'examen se compose d'une partie pratique et d'une partie théorique. La partie pratique consiste à arbitrer pendant que deux "assesseurs" observent les candidats et les évaluent. La partie théorique, elle, repose sur la connaissance des règles du badminton, les ITTO (Instructions To Technical Officials), le vocabulaire, etc. Des aspects que tout arbitre se doit de parfaitement maîtriser à ce niveau mais dont l’application peut s'avérer parfois plus délicate, surtout lorsque cela porte sur des situations complexes, parfois peu courantes et face auxquelles les arbitres doivent pouvoir rapidement réagir.

Un debriefing s'ensuit durant lequel les assesseurs informe les candidats des recommandations - positive ou négative - qu'ils transmettront à la Commission Arbitrale de Badminton Europe.

L'ensemble du corps arbitral lors de l'Irish Open

Notre nouvelle arbitre de Haut Niveau nous précise : "En ce qui concerne le tournoi en lui-même, à ce niveau, presque tous les matches sont intéressants. J’ai particulièrement aimé le quart en simple messieurs que j’ai eu à encadrer ou la demi-finale du double dames mais d’autres matches, plus tôt dans le tournoi, étaient aussi très intenses ! Il faut admettre que l’arbitre a tout de même le poste privilégié pour profiter du spectacle. Et, personnellement, en tant qu’arbitre, ce que je trouve également très enrichissant, ce sont les discussions que nous pouvons avoir après les matches pour discuter de tel ou tel point, et du pourquoi nous avons agi de telle ou telle manière. Je trouve cela très instructif."

Au niveau de la LFBB, Mélissa Pire fait également partie des assesseurs durant les formations arbitrales proposées. : "Je trouve cela super instructif de pouvoir transmettre ce que j’apprends à l’étranger aux futurs arbitres francophones." ajoute-t-elle. "L'arbitrage est véritablement quelque chose qui me plaît, c'est presque devenu une passion et, si vous en avez l’envie, je ne peux que vous inviter à vous lancer dans cette belle aventure. Vous verrez, une fois que vous aurez dépassé le stress des débuts, c’est vraiment une très chouette expérience au cours de laquelle on rencontre de nombreuses personnes de différents horizons et grâce à laquelle on peut voir de (très) près de très beaux matches. Rien n'oblige un candidat de continuer jusqu’aux échelons mondiaux de la BWF : il y a déjà tellement de belles opportunités avant cela. Alors, n’hésitez pas !"

L’aventure des championnats du monde seniors commence pour moi en novembre 2019 lorsque je reçois l’invitation via Badminton Europe pour participer à la compétition qui doit avoir lieu en décembre 2020. J’ai la chance de faire partie des 6 arbitres BE sélectionnés.

Malheureusement, à cause de la pandémie, il me faudra encore patienter un an avant de pouvoir concrétiser cet objectif.

Les dates de l’évènement sont finalement confirmées en août 2020 et les premiers contacts avec la BWF ont lieu début octobre. Je reçois quelques infos sur l’organisation pratique et une invitation à proposer un planning de vols. L’évènement se rapproche et les informations se font de plus en plus précises. L’excitation commence à monter.

Dès avant le départ, des contacts par mail sont pris avec les collègues dont nous avons reçu la liste. Tout le monde se réjouit d’être de la partie.

Le jour du départ arrive. J’ai la chance d’avoir pu réserver un vol direct de Charleroi vers Séville. Le départ est retardé d’une heure mais les organisateurs sont présents pour nous accueillir à l’aéroport et nous emmener en bus à Huelva. Je fais le trajet d’une heure avec deux des rares joueurs belges qui participent à ces championnats.

Arrivée à l’hôtel et grand moment d bonheur de retrouver des collègues et d’en rencontrer de nouveaux.

Le lendemain est consacré aux formalités administratives : vérification de la vaccination et des tests Covid, remise des accréditations, essayage et distribution des uniformes, visite du complexe sportif (baptisé complexe "Carolina Marin" en l’honneur de la joueuse qui est originaire de Huelva).

Premier briefing ; il y en aura de nombreux autres tout au long des 7 jours du tournoi. 4 juges arbitres BWF (dont notre collègue belge Julien Nys, qui a comme d’habitude géré la compétition de main de maître) et 52 arbitres représentant 4 continents.

Le décor est planté ; la compétition peut commencer ! Toutes les disciplines sont représentées dans toutes les catégories allant de +35 à +75 par tranche de 5 ans.

• 1133 joueurs
• 43 nationalités
• 13 courts répartis dans 2 salles
• 1535 rencontres jouées

Julien Nys (juge-arbitre) et Marc Quiniet (arbitre)

Beaucoup de longues journées commençant à 9h et se terminant après 20h. Mais dans le sud de l’Espagne et même à cette période de l’année, le caractère méditerranéen et le climat permettent de se réunir en terrasse dès le dernier match de la journée terminé pour déguster les spécialités locales.

Les journées s’enchainent et la fin du tournoi arrive avec la tristesse de devoir repartir chacun de son côté mais aussi avec la satisfaction de pouvoir un peu souffler.

Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire autour de moi, j’ai trouvé deux grandes motivations dans l’arbitrage.

Il y a d’abord l’aspect "technique" de la fonction. Dans chaque compétition à laquelle j’ai participé, que ce soit un tournoi local ou un tournoi BWF World Tour ou un grand championnat, j’ai essayé d’être performant et de m’améliorer. Dans le cas présent, bien que l’ambiance soit beaucoup plus conviviale et décontractée et que les contacts soient moins formels que lors d’un tournoi du circuit BE ou BWF, les joueurs méritent de la part des officiels techniques un grand respect et un grand degré de concentration.

Ensuite, il y a le côté social ! Depuis que l’ai la chance d’officier en Europe et en Asie, j’ai eu l’occasion de rencontrer des collègues fantastiques. Chaque tournoi permet des échanges riches entre personnes d’horizons et de cultures différentes. Pouvoir partager nos habitudes et nos expériences a toujours été un des moteurs de ma motivation.

L’arbitrage a toujours été pour moi un moyen de joindre l’agréable à l’agréable - non, ce n’est pas une erreur de syntaxe - et j’espère que ce compte-rendu donnera envie à certains de s’investir dans ce loisir !

Yves Collin, à droite, en tant que juge de service

Départ de Zaventem sous la pluie le mercredi vers 09h00 ... un petit survol des Alpes et vers 10h20, arrivée à l'aéroport de Milan Linate. Nous sommes pris en charge par un bus affrété par l'organisation qui s'avère être un bus militaire. Je souris et me dit que cela part bien c't'histoire ;). Trois quart d'heure de route plus tard et nous voilà dans le patio de l'hôtel et quelque chose me dit que les fêtes de fin d'année approchent.

Je ne vais pas m'éterniser sur la chambre trèèèès spacieuse et ce n'est pas à chaque tournoi qu'on a une chambre de ce niveau pour son usage personnel durant les quatre jours du tournoi. Milan étant à plus d'une heure de route, je reste dans cette chambre et en profite pour me reposer. Briefing aux OT prévu à 20h00 le dans le hall ce qui nous donnera l'occasion de prendre un peu la température et de quelle plaine de jeu nous allons disposer.

Vendredi, dans le courant de l'après-midi, un mini événement survient mais ne semble étonner personne, du moins pas les italiens en tout cas. Le hall tremble, un train qui passe un peu vite, un avion un peu bas ! Non, rien de tout cela. Il s'agissait juste d'un petit tremblement de terre pas bien méchant mais surprenant tout de même.

Samedi au cours de la journée, les officiels techniques s'entendent pour prendre un repas en commun dans le restaurant de l'hôtel. Trois tables de huit sont dressées et alors que l'apéritif se termine, Jeroen (NDLR : juge-arbitre (belge) du tournoi) dévoile les noms des dix arbitres qui sont repris pour les finales de demain: je fais partie de ces dix-là mais je ne sais pas encore qu'elle sera ma fonction bien que ma demi-finale de ce samedi sur la chaise haute me donne un solide indice.

Bilan de ce tournoi : 28 matches arbitrés soit en tant qu'arbitre ou en tant que juge de service, de nouvelles rencontres et quelques conseils judicieux et bien avisés d'arbitres expérimentés. Mon carnet de notes se remplit, il faut juste que j'y retourne plus souvent afin de ne pas les perdre de vue ces conseils.